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Les 4 Sergents

Les 4 sergents La Rochelle

 L’histoire des 4 sergents est entremêlée pour toujours avec celle de La Rochelle : en leur honneur nous avons une rue dans notre quartier, une tour qui veille sur la rive ouest de notre quartier, et même un restaurant en ville !

Les débuts de l’histoire 

En 1821, sous la Restauration, quand les soldats du 45e régiment d’infanterie en garnison à Paris refusent de crier “Vive le Roi” le régiment est vite expédié à La Rochelle, loin des mauvaises influences politiques (la caserne se situant en plein Quartier latin de Paris, où les étudiants entretiennent la contestation).

Quatre jeunes sergents idéalistes et hostiles à la Restauration monarchique, âgés entre 20 et 26 ans, nommés Bories, Pommier, Raoulx et Goubin, préparaient un complot dont le but ultime était de favoriser un putsch militaire et chasser à nouveau les Bourbons de France. 

À La Rochelle ils poursuivent leurs desseins clandestins mais avec tant d’imprudence qu’ils finissent par se faire dénoncer. Ils sont immédiatement incarcérés à la Tour de la Lanterne (de nos jours, également connu comme la Tour des 4 Sergents).

La triste fin

Bien sûr, ils sont traduits en justice avec d’autres complices. Le procès se déroule du 21 août au 5 septembre 1822 devant la Cour d’assises de la Seine qui a été saisie de l’affaire au motif que le complot y a pris naissance et que plusieurs accusés résident à Paris. 

Au total, 25 accusés sont présentés : les quatre sergents et 21 complices. Les 4  refusent de dénoncer leurs chefs (dont le marquis de Lafayette), malgré pressions et promesses de grâce. Un projet d’évasion, lancé par Lafayette qui avait réuni 70000 francs pour corrompre le directeur de la prison, sera découvert et finalement, les quatre militaires sont guillotinées le 21 septembre 1822 en place de Grève à Paris. 

Les “martyrs de la liberté”

Jusqu’au bout, les 4 sergents ont maintenu une attitude héroïque qui a contribué à leur légende : on leur a promis de sauver leur tête s’ils dénoncent leurs chefs ; ils ont refusé. En montant les marches vers la guillotine, tous ont crié “Vive la liberté !” et “ce cri va planer puissant, enflammé, sur le front du peuple entier” (Clémence Robert). 

Comme ils n’avaient participé à aucune rébellion (seulement une conjuration), les quatre sergents ont été considérés comme des martyrs par l’opinion publique. La jeunesse romantique a exalté  le sacrifice des jeunes héros et l’opposition républicaine et bonapartiste a exploité cette affaire contre le gouvernement de la Restauration

Leur testament

Le souvenir idéalisé de ces jeunes hommes, au destin tragique et glorieux, en a fait des héros populaires, “des saints républicains en quelque sorte”. On conserve les traces, on rebaptise des cabarets, des mains anonymes ont longtemps fleuri l’emplacement du cimetière du Montparnasse, où leurs dépouilles étaient transférées en 1830. Honoré de Balzac l’évoque dans La Peau de chagrin, Les Employés ou la Femme supérieure, ainsi que dans La Rabouilleuse

La Genette honore leur souvenir avec sa rue et la Tour de La Lanterne (leur prison) par sa deuxième appellation La Tour des 4 sergents.

SOURCES

Wikipédia

Gallica BNF

Clémence Robert, roman-feuilleton “Les quatre sergents de La Rochelle” 

L’Histoire par l’image

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