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Rue Bouguereau

Bouguereau peintre

La rue Bouguereau est une rue perpendiculaire tout au bout de l’avenue du Général Leclerc.
Mais, qui était William Bouguereau, nous ne le savons pas tous. On vous éclaire !

Biographie

Adolphe William Bouguereau est fils d’un négociant en vins de Bordeaux. il est né le 30 novembre 1825 à La Rochelle. Son père part vers 1841 s’établir à Bordeaux, au 20 rue Neuve afin de continuer le commerce d’huiles d’olive. Le jeune William, commis chez son père, ne manifeste pas un goût immodéré pour l’activité de négoce. Nous allons découvrir que son parcours, en effet, tend vers une toute autre huile !

Il apprend le dessin à l’école municipale de dessins et de peintures de Bordeaux.
En 1846, il entre aux Beaux-Arts de Paris et remporte le second prix de Rome ex aequo avec Gustave Boulanger en 1848. Deux années plus tard, en 1850, il remporte le Premier Prix avec la toile Zénobie retrouvée par les bergers sur les bords de l’Araxe.

En 1866, le célèbre marchand de tableaux Paul Durand-Ruel (celui qui à partir des années 1870 reconnaît le potentiel artistique et commercial des impressionnistes) s’occupe de sa carrière et permet à l’artiste de vendre plusieurs toiles à des clients privés. Il a ainsi un énorme succès auprès des acheteurs américains, au point qu’en 1878 lors de la première rétrospective de sa peinture pour l’Exposition universelle à Paris, l’État ne peut rassembler que douze œuvres, le reste de sa production étant localisée aux États-Unis.

Professeur en 1888 à l’École des Beaux-Arts de Paris et à l’Académie Julian, ses peintures de genre, réalistes ou sur des thèmes mythologiques sont exposées annuellement au Salon de Paris pendant toute la durée de sa carrière. Il travaille aussi à de grands travaux de décoration, notamment pour l’hôtel de Jean-François Bartholoni, le plafond du Grand-Théâtre de Bordeaux et la coupole de la chapelle de la Vierge de la cathédrale Saint Louis de La Rochelle.

À côté du décorateur il conviendrait aussi de remettre en valeur le portraitiste, et surtout le dessinateur, capable de multiplier les croquis les plus vivants aussi bien que les belles feuilles au trait pur.

Il est intéressant de noter que ce William Bougereau a été assez actif dans le soutien de la cause des femmes. Il a participé à démocratiser leur entrée dans les institutions artistiques de l’époque et en particulier à l’Académie française.

William Bouguereau meurt en 1905 à La Rochelle. Sa tombe se trouve au cimetière du Montparnasse.

Son oeuvre

L’essentiel de son œuvre représente des figures de femmes ou d’enfants. C’est avec ce genre qu’il connaît le plus de succès, mais rencontre aussi le plus de critiques à cause de la texture lisse et minutieuse de sa peinture. “C’est un art probe, à la fois sensuel et dénué d’émotion”.
Il n’est pas seulement l’un des meilleurs peintres de l’anatomie humaine, mais il est aussi l’un des artistes les plus admirés, les plus écoutés et enviés de la fin du XIXème siècle. Son œuvre peinte contiendrait pas moins de 822 toiles, dont beaucoup se trouvent aujourd’hui en Amérique.

Sa pâte “bouguereautée” sans touche apparente, son application dans le détail, en font un représentant typique de ce que l’on nomme “art académique”. C’est-à-dire “la forme d’art qui s’appuie sur la mise en œuvre de techniques apprises, où le dessin tient une grande place, le tout au service de sujets à prédominance mythologique et historique, mais qui ne dérangent en rien les habitudes du public. Le rendu lisse, signe d’un métier contrôlé et soigné, associe la peinture de Bouguereau au ‘léché’, témoin de fadeur et de laborieux dont il en devient le symbole”.
A l’apparition du mouvement impressionniste, il devient critiqué par ses contemporains (Zola en particulier) et par les artistes du début du XXème siècle aussi.
“Dans le contexte du XX siècle, où l’influence du modernisme grandit en histoire de l’art pour en devenir finalement le courant officiel, l’art académique se trouve discrédité, dévalué, sévèrement critiqué par une pensée moderniste favorable à l’art d’avant-garde et mis à l’index”.
Ainsi, les artistes académiques comme Bouguereau connurent alors une dévaluation très significative. Pendant des décennies, le nom du peintre a même fréquemment disparu des encyclopédies généralistes et des enseignements artistiques ou fut simplement mentionné comme celui d’un exemple à ne pas suivre.
Cet acharnement contre Bouguereau retombe dans les années 1960 quand Dali manifeste son admiration pour son œuvre.
L’exposition Bouguereau au petit Palais en 1984 donne lieu à de belles polémiques, sur fond de controverse entre partisans et opposants au retour en grâce de la peinture académique avec une hostilité quasi générale de la presse, mais avec un paradoxal succès public. Depuis cette exposition rétrospective, la réputation de Bouguereau s’est progressivement améliorée. Aujourd’hui, plus de 100 musées à travers le monde exposent ses œuvres.

Son atelier

L’atelier de l’artiste se trouve à Paris au 75 rue Notre-Dame des Champs dans le 6ème arrondissement. Attention, il ne se visite pas, mais rien ne vous empêche d’admirer la façade néo-classique et d’apercevoir la verrière tout en haut.

Sources

Jacques Thuillier, professeur au Collège de France
Wikipedia
Bourgereau.org
Le Courrier de La Rochelle – février 1893

bouguereau202
toile
Zénobie retrouvée par les bergers sur les bords de l’Araxe.
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