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Bernard LUNET, artiste peintre de La Genette

peintre Lunet

Rencontre avec Bernard LUNET à l’occasion de l’ouverture des ateliers d’artistes de l’association GASPART. Pour cette 19e édition, pas moins de 270 artistes, un peu partout dans le département et précisément trois artistes mis en avant dans notre quartier.
Malgré des éléments météo bien perturbants cette année, nous sommes allés leur rencontre.

Notre premier article concerne Bernard Lunet qui naturellement a accepté de se livrer.

Son histoire

Bernard aime à se définir comme peintre amateur depuis une bonne quarantaine d’années malgré ses expositions un peu partout en France.
Une modestie qu’il doit à son héritage familial. En effet, quelle chance d’avoir un grand-père designer de lustres pour la célèbre maison Bagues. Egalement, un père graphiste et peintre à ses heures gagnées, et non pas perdues, malgré un métier bien prenant.
Bernard a donc cette fibre artistique qui ne le quittera jamais même s’il a choisi de ne pas en faire son métier.
Aujourd’hui retraité, il continue à dessiner et à écrire, car il a plus d’un talent dans son sac !

Ses inspirations

Le parallèle entre l’appréciation d’un vin nous invite à découvrir et à déguster des inspirations à la fois maritimes, végétales et minérales. On retrouve dans les œuvres rencontrées, les flots en mouvement, les ciels toujours changeants et des rivages impressionnés par tant de couleurs.
Certains verront une certaine ressemblance avec l’art du vitrail, d’autres imaginent, de par certaines présentations verticales, une source d’inspiration pour la réalisation de tissus d’ameublement très graphiques !

Peindre selon Bernard Lunet

“Il est toujours plus commode de laisser parler les autres de son parcours artistique. Et puis, cela introduit une once de distanciation dans une sphère, on ne peut plus subjective et personnelle.
Dans le cas présent, hélas, nul ne s’est proposé pour cet exercice d’équilibriste. Aussi, vais-je devoir employer « l’ego sum » à tout va.
Dans mes gènes, il n’y avait par conséquent aucun motif à ce que je me désintéresse de l’art pictural sous ses formes diverses. Et cela survint dès le bachot lorsqu’un bon résultat en option dessin me délivra d’un naufrage mathématique. Le bateau avait été mis à flot, il suffisait de le faire naviguer.

Ce fut le cas, où en parallèle à des études rébarbatives, les plumes d’encre de Chine donnèrent une expression graphique à des fantaisies fantasmagoriques qui venaient contrebalancer les rigidités de la faculté. Le second encouragement me fut donné par le cambriolage de ma chambrée. Le monte en l’air inspiré, après avoir purgé les fonds de bouteilles du bar repartit en empruntant mes cartons à dessin. J’en déduisais qu’il s’agissait là d’une personne au bon goût, désireuse de hâter l ‘épanouissement d’une carrière artistique par une dispersion du fonds au plus offrant. De carrière pourtant, il en fut tout autrement. C’est l’odieux visuel qui me tendit la perche ! Et en dépit de cet aiguillage malencontreux, je ne devais pas, jusqu’à ces derniers temps, lâcher le pinceau, avec un repentir toutefois que je plaquais, in extrémis, par la fréquentation au cours de trois années, des ateliers pour adultes de l’école des Beaux-Arts de Toulouse. Je m’affiliais, ce faisant, au groupuscule des peintres Occitans, sans jamais céder au réalisme régionaliste des représentations de vaches romantiques et de brebis au pâturage.

Tout ce charabia ne répondra sans doute pas à votre attente qui est de connaître ce qui inspire l’artiste, les techniques qu’il utilise, les styles qu’il met en œuvre. Sur ces registres, je garderai le plus grand secret suivant en cela l’exemple des maîtres hollandais du XVl ème siècle au sujet de la fabrication de leurs couleurs et de leurs pigments. Il faut prendre le monde tel qu’il est devenu, c’est à dire binaire. Et ce qui compte par-dessus lors de la confrontation d’une œuvre avec des rétines qui ne l’effleureront que quelques secondes, c’est le verdict qui tombe : «J’aime» ou «J’aime pas» comme après avoir englouti un gâteau exquis que le maître pâtissier a patiemment confectionné pendant vos heures de sommeil. Croyez-moi, le vrai dilettante, autodidacte, peintre à ses heures, vous le dira : « Savoir observer et comprendre est en soi une aptitude que seule une solide formation, que je ne possède pas, peut couronner. » Et pour ce qui est des maîtres, on citera Apollinaire qui regardait la littérature comme un jeu et Matisse qui, au soir de sa vie, conservait un regard d’enfant.
Bref, restant sentencieux sur l’essentiel, et renvoyant le lecteur de ces lignes au résultat final, c’est à dire aux reproductions d’un échantillon, pas forcément pertinent, de cinquante ans de créations tinctoriales, je ne vous lâcherai pas sans mentionner ma muse de prédilection qui est le pays d’Ar Mor de cette Bretagne Nord, à la fois âpre et envoûtante, où je m’expose à tout vent.”

Vous aurez remarqué que Bernard Lunet manie aussi bien la plume que le pinceau !

Pour aller plus loin en lecture :

– “Loguivy de la mer, un petit port, cent histoires”

– “Brèves de mer”

– ” La cabane du douanier de Loguivy de la mer “

– ” Parties communes”

– ” Portraits ô singuliers”

en cours, et recherche d’édition  : ” Chez Hortense “

Pour lire la vidéo et (re)découvrir son œuvre, c’est ICI

B.Lunet La Rochelle
Rencontre avec Bernard Lunet peintre à La Rochelle
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