Alcide d’Orbigny
Les rochelais connaissent Alcide d’Orbigny, car une rue de la ville porte habilement le nom d’un naturaliste du même nom. Bien que l’entrée du musée soit située rue Albert 1er, la rue d’Orbigny est longée par le musée d’histoire naturelle de La Rochelle. La plaque de rue indique clairement les dates de 1802-1857 prouvant (à moins d’une erreur) qu’il s’agit bien du célèbre paléontologue.
Malgré tout, le quartier de La Genette compte le Parc d’Orbigny bien connu des promeneurs qui aiment prolonger leur balade le long de l’océan depuis le Casino jusqu’au Parc Franck Delmas. Bien que ce parc porte le nom d’Alcide d’Orbigny, il s’agit d’un homonyme qui n’est autre qu’un ancien maire de La Rochelle. Les premières recherches prouvent qu’il n’y a pas d’ascendance directe entre les deux hommes.
C’est dans ce parc que se trouve le Pavillon Fleuriau, lui-même ancien maire de La Rochelle.
Pour les chineurs, le parc accueille chaque année le vide-greniers du Comité de Quartier de La Genette. C’est certainement le lieu le plus idéal, car par beau temps, les exposants et les promeneurs se régalent du panorama.
Le lieu
Le parc d’Orbigny se situe le long du littoral lorsque l’on emprunte l’allée du Mail à compter du Casino jusqu’au parc voisin, Franck Delmas.
Sa superficie avoisine les 4 hectares.
Compte tenu de sa vue époustouflante, ce parc a été parfois surnommé : « Champ du Mail » mais aussi « Champs des régates ». En effet, depuis les pelouses, on peut soit admirer la mer et les bateaux en se tournant vers l’océan, soit prendre plaisir à contempler le Mail dans sa jolie perspective.
Ce parc est très apprécié par les promeneurs en quêtes d’un peu de calme et de répit que n’offre pas forcément le port tout proche. On y croise promeneurs qui aiment à longer la mer en direction de la corniche.
Pour celui qui aime se sentir à l’ombre du soleil sous les pins, l’endroit est très agréable pour un temps de détente ou de lecture.
Mais qui était le maire Alcide d’Orbigny ?
Alcide Charles Jean Dessalines d’Orbigny est né en juin 1835 à Saintes. Il fait ses études à La Rochelle et rejoint les services de la Préfecture avant de se lancer dans une carrière plus commerciale. Il travaille pour des négociants en bois et en fer.
C’est en 1865 qu’il fonde avec un associé la maison D’Orbigny et Faustin. Cette entreprise de navigation existe jusqu’en 1950.
Alcide d’Orbigny est membre de la chambre de commerce de La Rochelle dès 1872, puis en devient le président entre 1891 et 1906.
Son engagement est aussi municipal à compter de 1874 et il devra attendre 1893 pour être élu maire. Il garde son siège jusqu’en 1905.
On lui doit une forte implication dans le développement du port de La Pallice. D’ailleurs, c’est sous sa présidence que l’outillage public du port est cédé à la chambre de commerce et d’industrie. Au-delà, il accède à de nombreuses fonctions comme juge au Tribunal de commerce, administrateur des hospices de la ville.
Il est également conseiller général du département.
Il est honoré du titre de Chevallier de la Légion d’honneur.
Alcide fait construire en 1893 un hôtel magnifique particulier typique de l’architecture civile rochelaise du XIXe, au 2 rue Saint-Come. Il porte le nom D’Orbigny-Bernon.
Il décède à Nice en 1907. Quelques années après la mort d’Alcide, sa veuve Bernon, fait le lègue de ce beau bâtiment à la ville de La Rochelle. Entre 1921 et 2012, les visiteurs peuvent entrer dans ce musée. Sur plusieurs étages, on peut admirer une collection des vieilles pierres datant certains depuis l’Antiquité. Ces lapidaires sont issus de la fouille de bâtiments de la région. Au-delà, on y trouve des dessins et tableaux retraçant l’histoire de la ville. Au-delà, on peut admirer quelques pièces de céramiques au patrimoine de la région. Un étage est consacré à l’art d’Extrême-Orient.
Hélas, ce musée est fermé depuis 2012 et accueille les services culturels de la ville depuis. Les collections sont transférées au musée des beaux-arts, rue Gargouleau, lui-même fermé en 2018…
Mais qui était le naturaliste Alcide d’Orbigny ?
Alcide Charles Victor Marie Dessalines d’Orbigny est né le 6 septembre 1802 à Couëron en Loire-Atlantique et décédé le 30 juin 1857 à Pierrefitte sur Seine en Seine Saint Denis.
Sa destinée, il la doit à sa famille. Son père médecin de la marine a su éveiller son goût passionné pour ce que l’on appelle aujourd’hui, les sciences et vie de la Terre.
Alcide a une douzaine d’années quand sa famille s’installe à La Rochelle.
Ses premières recherches se portent naturellement vers les coquillages comme beaucoup d’enfants. Malgré tout, tous ne vont pas aussi loin dans les recherches. Alcide à 24 ans à peine, propose un tableau de classification des céphalopodes en 600 espèces ! Un joli pas qui le conduit naturellement vers le Musée d’Histoire Naturelle de Paris. Alcide d’Orbigny devient un naturaliste spécialiste des espèces en Amérique du Sud. Son voyage dure presque huit années et lui permet de voyager au Venezuela, en Colombie, Équateur, Brésil, Uruguay, Argentine, Chili, Pérou et Bolivie. Il embarque à 24 ans à bord de la corvette La Meuse.
Durant son périple, il observe et collecte dans tous les domaines de la zoologie aussi bien les invertébrés que les vertébrés. Il intègre à ses observations d’autres sciences comme la botanique, l’anthropologie et l’ethnologie.
A son retour en France, il consacre treize années, de 1835 à 1847, à la rédaction d’un ensemble de neuf tomes en onze volumes et 4 747 pages ainsi que de nombreuses cartes et 555 planches. Cette œuvre magistrale en fait l’une des plus importantes monographies jamais réalisées d’une région du monde.
Alcide d’Orbigny est considéré comme l’inventeur de la micropaléontologie. Il réalise, grâce à des sculptures dans de l’argile, des modèles en trois dimensions de certains spécimens. Des répliques en plâtre sont même commercialisées.
Des dizaines de genres, sous-genres et espèces animales et végétales vivantes ou fossiles sont nommés en son honneur.
Il est professeur de paléontologie au musée d’histoire naturelle de 1853 à 1857 et président de la société géographique de France. À la mort d’Alcide d’Orbigny, un Comité de la paléontologie française est créé pour continuer son œuvre.
A ce jour, l’association Paléontologique Française remet chaque année un prix Alcide d’Orbigny.
Bulletin de la Société des Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, 1907
Dictionnaire biographique des Charentais, Paris
Alienor
Muséum national d’histoire naturelle (Paris) – Direction des bibliothèques et de la documentation
Gallica